Bgayet. « C’est le théâtre, lui-même, qu’on veut tuer », se disent les comédiens
Posté par coinlitteraire le 10 janvier 2017
Je reprends ci-dessous une déclaration du collectif « Café Littéraire de Bejaia » qui a été rendue publique après l’appel au rassemblement des artistes et des techniciens du Théâtre Régional de Bgayet suite à la menace de la tutelle de licencier 25 employés dont plus de 8 artistes.
La société civile a répondu à l’appel des employés qui ont organisé un rassemblement devant le théâtre sans provoquer aucune perturbation de la circulation des véhicules ou des piétons. Ce rassemblement s’est tenu dans une ambiance digne des grands artistes avec une musique douce qui était diffusée à partir de l’édifice culturel.
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Disons Non au licenciement des 25 salariés du TRB
Le Théâtre Régional Malek Bouguermouh de Bejaia traverse la période la plus grave de son histoire. La politique d’austérité prônée par le gouvernement frappe de plein fouet cette institution culturelle. En sus des restrictions budgétaires, le ministère de la culture annonce une compression d’effectif applicable dès le 1er janvier prochain. Vingt cinq (25) salariés vont être sacrifiés. Rien que ça. Parmi eux, huit (8) comédiens sur les neuf que compte le TRB, seront ainsi projetés de la scène à la rue sans protection sociale et complètement livrés à leur propre sort.
Voilà la nouvelle tragédie écrite par la tutelle dont les victimes expiatoires sont les artistes eux-mêmes. « C’est le théâtre lui-même qu’on veut tuer« , se disent les comédiens. Et quel théâtre ! Auréolé d’un prestige mérité depuis qu’il a été propulsé par son premier directeur et célèbre metteur en scène, Malek Bouguermouh, le TRB a entamé depuis des années déjà sa descente aux enfers sous les coups d’une politique culturelle axée sur l’encouragement de la médiocrité, la gabegie, les prodigalités et la corruption.
Les travailleurs du TRB ont refusé cette fatalité et réagi à travers les médias nationaux. Saisie à plusieurs reprises, la tutelle a longtemps louvoyé et versé dans des manœuvres dilatoires avant de trancher tout récemment pour la solution la plus inhumaine qui soit : rupture de contrat pour près de la moitié des salariés (25 sur 60).
Faut-il les laisser seuls face au sort tragique que leur a réservé un gouvernement défaillant, irresponsable ? Non ! Le devoir de solidarité recommande à tous un soutien sans faille, à la mesure de ce drame qui s’abat sur le TRB et ses employés. La tutelle est tenue de revoir sa politique suicidaire en envisageant d’autres solutions allant dans le sens de la préservation des emplois et ce, dans le cadre d’une concertation franche et sérieuse avec les concernés.
Le Café Littéraire de Bejaia, dont les activités se déroulent au TRB depuis de longues années, soucieux de l’avenir de l’institution et de ses employés, exprime son entière solidarité avec ses derniers en leur assurant son soutien jusqu’à ce que le TRB retrouve sa stabilité et renoue avec sa vraie vocation.
Café Littéraire de Bejaia
Le 22 décembre 2016
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